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Europe, énergie, retraite… Le programme du candidat Péter Márki-Zay

Contrairement à son rival, le candidat de l’opposition Péter Márki-Zay a conçu un programme électoral détaillé. Revue des principales mesures qu’il ambitionne de mettre en place.

Le leader du parti Unis pour la Hongrie envisage l'adoption de l'euro d'ici cinq ans. © Draskovics Ádám/Wikimedia Commons


Avec lui, promis, la Hongrie changera de cap. Très ambitieux, le leader de l’opposition a détaillé son programme début mars. « L’amour du pouvoir sera bientôt remplacé par le pouvoir de l’amour », mentionnait alors Péter Márki-Zay. Aujourd’hui, le candidat se dresse en fervent opposant de l’actuel Premier ministre hongrois, Viktor Orbán. Durant son discours, Péter Márki-Zay n’hésite pas à le critiquer : « Avec Orbán, la Hongrie perdra l’Europe et, avec elle, le XXIe siècle ». Voici, point par point, les mesures prévues par le fondateur du parti Unis pour la Hongrie, s’il est élu le dimanche 3 avril.


EUROPE


Il souhaite premièrement que le pays devienne un acteur majeur de l’Union européenne (UE). Péter Márki-Zay envisage l’adoption de l’euro d’ici cinq ans, afin d’éviter la dépréciation du forint, la monnaie nationale. Le pays ne pourrait pas quitter l’UE sans référendum et cette mesure serait directement inscrite dans la Constitution. Une part des subventions de l’Union serait dédiée au soutien des petites et moyennes entreprises, mais aussi à la santé, à l’éducation et à la protection environnementale.


FRONTIÈRES


Même si le candidat appelle à la « paix en Europe et à l’intérieur des frontières hongroises », il prévoit toutefois de conserver les clôtures barbelées qui séparent la Hongrie de la Serbie et de la Croatie, au sud. Des forces de surveillance seront aussi positionnées à toutes les frontières, en coopération avec l’agence Frontex. Créé en 2016, cet organisme gère les frontières extérieures de l’espace Schengen et permet une coordination entre les pays.

Péter Márki-Zay compte également s’éloigner de l’influence russe qui pèse sur le pays. Lors de son meeting début mars, il déclarait : « Nous appartenons à l’Ouest, pas à l’Est. » Le contrôle du ministère des Affaires étrangères serait donc « renforcé » et la politique énergétique totalement refondée.


ÉNERGIES


Le quinquagénaire souhaite créer une « nouvelle Hongrie » en limitant l’import de matières premières de la « Russie de Poutine ». Le chef de la diplomatie hongroise, János Martonyi, a précisé ce mois-ci que « les importations russes représentaient plus de 80 % du gaz consommé dans le pays ». En plus de cette mesure, Péter Márki-Zay veut renégocier le financement d’un projet nucléaire, prévu initialement avec la Russie. Il vise à agrandir la centrale nucléaire de Paks, située dans le sud de la Hongrie. En 2014, Viktor Orbán et Vladimir Poutine avaient signé un accord de prêt dans lequel la Russie devait fournir jusqu’à dix milliards d’euros à la Hongrie, soit 80 % du budget final. Péter Márki-Zay souhaite donc limiter cet apport et restreindre les parts de la Russie dans ce projet. L’homme politique compte également faire « de la Hongrie un leader de l’utilisation de l’énergie verte », et s’engage à la rénovation énergétique de 100 000 logements par an. L’objectif est d’atteindre « la neutralité climatique du pays avant 2050 ».


ÉCONOMIE


Autre ambition, exonérer d’impôts les travailleurs au salaire minimal, pour une durée de quatre ans. Depuis le 1er janvier, il s’élève à 200 000 forints bruts (555 euros), soit 19,5 % de mieux que l'an dernier. Certains métiers verraient leurs salaires augmenter de manière « substantielle », comme les enseignants ou les professionnels de la santé. Le but est d’enrayer l’exode de ces professions, avec une rémunération plus avantageuse. Péter Márki-Zay s’engage aussi à renforcer le réseau de médecins généralistes hongrois pour éviter les déserts médicaux dans le pays. Enfin, il promet d’abolir la « loi sur l’esclavage », adoptée en 2018 par le gouvernement Orbán, qui autorise les employeurs à imposer jusqu'à 400 heures supplémentaires à leurs salariés, soit l’équivalent de deux mois de travail.


RETRAITES


L’alliance de l’opposition veut renforcer les droits des travailleurs, y compris le droit de grève. Le candidat envisage une réforme des retraites dans laquelle les hommes pourraient s’arrêter de travailler après quarante années de cotisation, une mesure déjà mise en place depuis 2011 pour les femmes. Ce seuil sera abaissé à 30 ans pour les policiers et pour les militaires. Le calcul des pensions sera lui aussi repensé pour suivre non seulement l’évolution des revenus mais aussi l’inflation.

ÉDUCATION


Le premier diplôme universitaire, c’est-à-dire la licence, deviendra gratuit pour l’ensemble des élèves. Les écoles publiques et privées seront financées à parts égales et les salaires des enseignants augmentés d’au moins 50 %. Le ministère de l’Éducation visera à promouvoir une éducation égalitaire pour « tous les élèves, qu’ils soient issus de familles riches ou pauvres, de la campagne ou de la ville, Roms ou non Roms », stipule le site d’Unis pour la Hongrie. « Nous rendons l’éducation au peuple, aux citoyens hongrois, car l’école, l’université et le savoir nous appartiennent à toutes et à tous », complète Gergely Arató, député à l’Assemblée nationale et membre de la coalition.


Emma Confrère


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